Nos âmes se sont reconnues depuis les premiers instants. Depuis les premières heures, elles ont commencé à danser. Mon autre ne l’a pas senti instantanément.
La peur est là, jamais loin. Le mental, tellement engagé dans son rêve infernal, fait son éternel excès de zèle en arguant : « Attention, c’est dangereux ! Tu vas retomber dans la routine du couple !
Tu as déjà vu ce que ça a donné ! …». Mon âme a senti ton énergie avant même que mon égo ne le sache. Elle s’est mise en résonnance avec la tienne, à moins que ce ne soit la tienne qui ce soit mise au diapason de la mienne. Et depuis, elles remuent ciel et terre pour se retrouver, si connectées.
Aux égos de faire le reste !
Les premiers moments furent baignés d’une joie naïve emprunte de lune de miel. Mais bientôt, nos parts d’ombre ont fait surface se mêlant à nos égos, bien ancrés sur des croyances qui agissent tels des boucliers sur nos cœurs. Chacun se sent dévoilé par l’autre. Sans rien dire, sans que tu ne dises rien, je sais, tu sais. Ce ressenti est rare et, parfois, fait peur.
L’un croit être surveillé pour mieux être possédé. Il se sent poursuivi. Mais il n’en est rien ; une simple projection mentale. C’est juste que la connexion est absolue, incontrôlable. De cette croyance négative, il importe de comprendre qu’elle fait écho à la peur du rejet. Une peur de la profondeur du lien interprétée comme une mise en danger, une perte de liberté. Cette peur génère alors la nécessité urgente de ne jamais se dévoiler vraiment aux autres afin d’éviter de se lier profondément. S’enclenche alors la réaction de se cacher derrière un masque, celui par lequel on croit se faire aimer des autres ; le faux-self. Il y aura eu bien des blessures qui auront conforté son âme depuis si longtemps sur le fait qu’il n’était pas digne d’amour. Se croyant ainsi indigne de l’amour de l’autre, il pense ne pas être à la hauteur. Pourtant, cette croyance n’est pas la réalité. Elle est une illusion fondée sur la peur générant des projections du mental ; la définition même d’une croyance.
Mais nos âmes savent
Ainsi, la peur du rejet invite à la fuite. Mieux vaut prévenir que guérir. Derrière cette peur, il y a l’angoisse d’être écarté car quelqu’un d’autre pourrait être mieux que soi-même, qui manque terriblement de confiance en soi. Cette sensation devient incontrôlable jusqu’à provoquer une réaction de panique émotionnelle. C’est insupportable. La solution d’être acteur du rejet plutôt que d’avoir à le subir soi-même paraît apaisante. Une façon illusoire de maîtriser la peur en continuant de ressentir l’amour que l’autre ressent pour soi. En faire une victime plutôt que le devenir soi-même, c’est rester dans sa zone de confort. Les moments de doutes que la peur génère chez l’un deviennent presque un modus operandi pour lui. A chaque fois, tout est remis en question, et il en arrive à perdre son pouvoir créateur en finissant par s’octroyer les pensées de son mental et de l'entourage. En n’écoutant pas son âme et les signaux qu’elle lui envoie, il remet son pouvoir à autrui. Son mental finit toujours par le convaincre du bien fondé de son acte. Il n’a pas pris conscience de son association avec des êtres qui ont la même blessure que lui, les mêmes croyances. Leurs pensées ne pouvant qu’être le reflet de leur propre rêve ; celui que l’amour est à l’extérieur de chacun de nous et qu’il est nécessaire de conquérir autrui, donc s’éloigner de son âme, pour l’obtenir. Or l’amour n’est pas dans l’AVOIR, mais dans l’ÊTRE. Chacun mérite d’être aimé pour ce qu’il est, pour son âme, et non pour ce qu’il fait ou ce qu'il a. Ces êtres s’aiment-ils eux-mêmes, remplis de blessures et de doutes qu’ils nient car incapables de se connecter à l’intérieur d’eux-mêmes ?
En cela, il n’y a aucun jugement à avoir. Il suffit simplement de regarder ces comportement et paroles comme n’étant pas eux, mais leur personnage égotique. Ils sont l’expression de leur peur, créant ainsi leur propre rêve, ou je dirais plutôt, leur propre cauchemar. Mais cet état de réflexion doit-il être le nôtre, à nous humain ?
L’un a peur de l’introspection ; sa propre observation sans jugement. C’est pourtant ainsi que l’on apprend de soi pour épouser ses ombres et adorer son âme, en levant les voiles de l’orgueil. Et enfin s’aimer soi-même sans condition. Toute peur peut se transcender par le courage d’entreprendre, en ayant la foi et l’envie d’accéder à sa puissance. Pourquoi ? Parce que c’est la condition sine qua non pour vivre et ressentir l’amour en soi, la vibration de la vie. Mais tant que l’un est incapable de ressentir l’amour en lui, inutile qu’il espère ressentir l’âme de celui, celle qui lui correspond profondément.
Mais nos âmes savent
L’autre s’est senti dévoilé par l’un. Il lui a tant apporté... mais ce dernier n’en a même pas conscience, si envahit par la croyance qu’il génère de la souffrance. C’est le risque de s’identifier au personnage de l’égo ; il ne génère pas de la souffrance, il croit et il est convaincu qu’il ne sait rien faire d’autre. Peut-être se complaît-il dans ce schéma qui demande moins d’efforts ? L’égo créé notre personnage conditionné par la domestication sociale, familiale et éducationnelle. Ce personnage est géré par le mental. Mais il n’est pas Soi. Il n’a rien à voir avec l’âme. Sans le vouloir l’un a révélé les parts d’ombres de l’autre. Qui pourrait prétendre n’en avoir aucunes ? La peur a alors refait surface l’obligeant à les regarder et y apporter toute la lumière qui lui est possible de donner. Le comportement de fuite de l’un a révélé la peur qui domine chez l’autre ; celle de l’abandon.
Ainsi soit-il ; l’autre est alors obligé de regarder le dragon en face. Il ne l’imaginait pas si grand et si fort en lui. Le laissant seul face à lui, sans le savoir l’un a donné à l’autre la possibilité d’observer ce monstre en lui. Il ne lui reste plus alors qu’à se libérer des blessures qui le faisaient se croire le plus faible. L’un a donné à l’autre la possibilité de révéler sa propre puissance, lui permettant d’accéder à sa complétude. L’autre a appris à faire sans l’un, le laissant avec ses velléités de liberté synonyme de maîtrise sur autrui. Le chemin est rude et jamais complètement fini. Cependant, la prise de conscience représente la moitié du parcours à accomplir. Et l’âme de l’autre se déleste encore plus de cette armure qui enfermait son cœur. La musique se fait alors plus douce et puissante.
L’un pardonnera-t-il à l’autre de ne pas avoir voulu rester dans l’interaction superficielle qui convient à sa zone de confort ? D’avoir voulu maintenir la qualité de la connexion ? Car l’autre a besoin de ressentir l’âme de l’un. Il n’a que faire de son masque égotique lorsqu’il sent l’intensité de l’énergie de son âme avec la sienne. Les liens privilégiés sont tellement rares dans une vie qu’il est inutile de perdre son temps avec des interactions superficielles. L’un comprendra-t-il un jour que l’amour, le vrai, celui issu de la rencontre de deux âmes qui se font écho, accepte un être dans son intégralité, dans son imperfection ? L’autre, qui se sait imparfait, connaît les parts d’ombres de l’un et les accueille en les mettant en évidence. Il aime tout ce qu’est l’un car il a confiance en sa capacité d’évolution. Ainsi, tout est possible, rien n’est définitif. Avoir la possibilité de connaître cette sensation est un véritable privilège et il nous appartient de l’accueillir comme tel.
Mais nos âmes savent
L’autre ressent ce lien privilégié comme un cadeau car il a conscience de ne le vivre avec personne d’autre. Et ce, indépendamment de sa volonté. Car il reste toujours dans l’accueil de la nouveauté. Simplement, il a le sentiment profond qu’il est injuste d’aborder un lien privilégié comme n’importe quel autre. Si tous les liens étaient considérés de la même façon, alors plus aucun ne serait important. Or, le privilège induit la préférence, aucunement la possession.
Ainsi donc, lorsque l’un se laisse envahir par une pulsion de fuite, il réveille en l’autre le monstre de croyance qu’il n’est pas suffisamment aimable pour que l’on apprécie sa compagnie. Que la qualité de sa présence n’est pas à la hauteur et qu’il ne s’agit aucunement d’une relation considérée comme privilégiée par l’un. Il ne se sent pas respecté et, en l’absence de communication, en déduit que l’énergie qu’il apporte est dévalorisée, voire volée par l’un qui s’en nourrit. Il se sent floué, délaissé, n’a plus la foi. Il s’abandonne lui-même.
Ces comportements sont erronés car ils sont issus de nos égos qui veulent tout maîtriser. Ces attitudes ne sont pas nous. Ce sont nos âmes qui font en sorte de se libérer des blessures qui leur ont été infligées.
Et nos âmes savent
Nos âmes savent qu’elles nous donnent, par ce lien, l’opportunité de transcender nos peurs. Elles nous permettent individuellement d’évoluer vers nos propres chemins. Ce lien est un cadeau car il nous éveille.
Et je sens qu’il ne peut être considéré au même titre que n’importe quel autre, au risque de lui enlever toute sa puissance. L’effet inverse se produirait alors, qui en deviendrait limitant pour chacun. Une pensée, une attitude irrespectueuses provoquent directement son effet miroir. Il serait fou de s’en offusquer. Mon âme sent que me montrer à la hauteur de ce lien privilégié demande l’exigence de ne pas le traiter à la légère ; la superficialité ne lui convient pas. Aimer ne signifie pas tout accepter. Mais d’avoir l’élégance de se comporter à sa hauteur. C’est l’élégance du coeur.
Je me sens invitée à soigner ma part du lien. Bien qu’au-delà de ma volonté, mon âme pressent que cela lui est profondément bénéfique, libérateur. C’est tout ce que je peux faire, et je le fais du mieux que je peux. Je n’ai d’autre pouvoir que de me responsabiliser de la part qui me revient. Le reste appartient à ton âme. En ton âme et conscience.
Peut-être entreverras-tu un jour toute la puissance qu’il peut t’apporter individuellement, qu’il est tout le contraire de l’attachement et l’enfermement. L’amour est à l’opposé de la peur. Il suffit juste d’ouvrir son cœur pour mieux contacter son âme.
Mon vœu le plus cher est qu’arrive ce jour où nous pourrons cesser de douter de notre puissance, et que, quoi qu’il advienne, tu puisses croire en l’assurance de mon choix. Le passé doit être brûlé, si tant est que nous pardonnions. Ainsi, les ténèbres seront dissous. De la transformation de nos êtres respectifs pourra jaillir un nouveau cycle, un nouveau départ.
Les leçons désormais apprises, saurons-nous alors évoluer à la hauteur de nos âmes en nous laissant guider par leur danse ?
Ce jour, mort d'une illusoire dualité, Ce jour sera celui de la Joie et la gaité
Cet article intitulé : "Mon manège à moi" a été écrit par L'IMPÉRATRICE le 15 décembre 2004 et publié par Virgine Artquantiel - Artisan de Lumière - Bioénegéticienne quantique - Chaman.
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